La psychose

La psychose se caractérise par une perte de contact avec la réalité. Une personne qui ne peut pas faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas vit un épisode psychotique. Un premier épisode psychotique est souvent effrayant, déroutant et bouleversant, surtout parce qu’il s’agit d’une expérience inhabituelle.

La psychose apparaît généralement vers la fin de l'adolescence ou au début de la vingtaine. Environ trois personnes sur 100 connaissent un épisode psychotique au moins une fois dans leur vie. La psychose frappe autant les hommes que les femmes, de toutes les cultures et groupes socio-économiques.

Comparativement aux hommes, les femmes sont touchées par la psychose à un âge plus avancé, alors qu'elles ont établi des liens sociaux et professionnels plus solides. Dans l'ensemble, les femmes réagissent mieux à la plupart des traitements que les hommes. Par contre, le risque de rechute chez la femme est plus élevé à certaines périodes, notamment à l'approche des règles, après un accouchement et à la ménopause. Les hormones féminines pourraient donc jouer un rôle dans le déclenchement de la psychose.

La psychose est un trouble qui peut être retrouvé dans plus d’une maladie mentale, par exemple :

  • La schizophrénie : les symptômes psychotiques durent au moins six mois et perturbent considérablement la capacité de la personne à fonctionner.
  • Le trouble schizoaffectif : la personne a des symptômes de schizophrénie (symptômes psychotiques) ainsi qu’un dérèglement de l'humeur.
  • Dépression psychotique : la personne fait une grave dépression accompagnée de symptômes psychotiques.

La psychose peut apparaître subitement ou se développer très graduellement. Les symptômes diffèrent d'une personne à l’autre et peuvent varier avec le temps. Les symptômes de la psychose sont classifiés comme étant « positifs » ou « négatifs ». Les symptômes positifs désignent des pensées et des comportements qui s’ajoutent au registre de l’individu alors que les symptômes négatifs sont davantage en lien avec une diminution ou une perte de la capacité normale de l’individu d’accomplir des tâches.

Les symptômes positifs comprennent les idées délirantes (croyances enracinées et fausses, sans rapport avec la réalité ou la culture de la personne) et les hallucinations (perceptions par les différents sens de quelque chose qui n’existe pas, qui n’est pas présent). De plus, il est possible d’observer une désorganisation de la pensée et du discours, en plus d’une perturbation du comportement. Par exemple, la personne atteinte peut sauter du coq à l’âne, éprouver de la difficulté à se concentrer ou à suivre une conversation ainsi qu’une incapacité à accomplir des tâches quotidiennes.

Les symptômes négatifs renvoient à une diminution de la capacité d’expression émotionnelle et corporelle, à un amenuisement de la parole et de la fluidité verbale, à une difficulté d’élaborer des idées et des pensées, à une diminution de la capacité d’entreprendre des tâches et à une tendance au repli sur soi, à la restriction des activités de socialisation ainsi qu’à un manque de motivation.

D’autres symptômes associés à la psychose sont aussi possibles. Ils comprennent les troubles du sommeil, l’abus de substances, les changements d’humeur, certains symptômes cognitifs comme une difficulté à demeurer attentif, à se concentrer ou à faire appel à sa mémoire ainsi que la présence de pensées suicidaires ou se rapportant à la mort.

 

Dans la plupart des cas, il n’est pas possible de déterminer la cause d’un premier épisode psychotique. Les recherches actuelles démontrent que certains facteurs biologiques et génétiques augmentent le risque de développer une psychose. La chimie du cerveau peut aussi avoir une influence. Une personne aux prises avec des symptômes psychotiques devrait passer un examen médical complet afin d’éliminer les troubles physiques qui pourraient être en cause.

 

La psychose peut être traitée. En fait, beaucoup de gens s'en rétablissent bien, surtout s'ils reçoivent de l'aide tôt. Le traitement est donné soit en consultation externe, soit en établissement ; il se compose généralement de médicaments et d'interventions psychosociales (ex. : « counseling »).

Pendant toute la durée du traitement, les membres de l'équipe de soins peuvent offrir du soutien et de l'information aux familles. Il est habituellement essentiel d'administrer des médicaments antipsychotiques. Ils soulagent les symptômes de la psychose et peuvent prévenir la rechute.

Un gestionnaire de cas ou un thérapeute peut fournir un soutien émotif, des renseignements sur la maladie et son traitement, ainsi que des conseils pratiques sur les activités de la vie quotidienne. Il pourra également recommander des programmes offerts dans la collectivité et fournir des services de psychothérapie ou de counseling professionnel.

Le rétablissement d'un premier épisode psychotique varie d'un individu à l'autre. Parfois, les symptômes disparaissent rapidement et la personne peut reprendre immédiatement une vie normale. Dans d'autres cas, le rétablissement s'échelonne sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. Certaines personnes auront aussi besoin de médicaments et de soutien pendant toute leur vie.

 

Source : Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH). La psychose. Disponible sur : https://www.camh.ca/fr/info-sante/index-sur-la-sante-mentale-et-la-dependance/la-psychose

Cette fiche d'information est adaptée du livret Le premier épisode psychotique : Guide à l'intention des personnes psychotiques et de leur famille © 1999, Centre de toxicomanie et de santé mental